• Article du 20 avril 2016 modifié le 29 mars 2018 ---

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    ----- Paul CHEMETOV, père d'Alexandre CHEMETOFF -----

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    ----- Alexandre CHEMETOFF, fils de Paul CHEMETOV -----

     

    Article de Libération.fr - Par Sibylle Vincendon — 19 avril 2016

    ""Les architectes doivent-ils «réinventer Paris» comme la mairie de la capitale vient justement de les inviter à le faire? Alexandre Chemetoff, architecte-paysagiste, fait la démonstration qu’il est parfois intéressant de partir de ce que Paris a inventé. Avec 91 logements sociaux, une crèche et cinq commerces rue du Faubourg-du-Temple, près de la République, l’immeuble qu’il vient de signer est la démonstration que l’on peut rester fidèle à l’urbanisme des faubourgs parisiens, être créatif, se soucier des habitants et respecter les limites des deniers publics. Comment être «fidèle à l’esprit des lieux»?, se demandait l’architecte lors d’une conférence en 2012. Avec un modèle? Avec une méthode plutôt, que l’on peut résumer en cinq points.

    1/ Ne pas pasticher Paris

    Avec sa façade en bois et zinc, l’ensemble est à des années-lumière des faux haussmanniens comme on en voit plein les programmes de promoteurs. D’autant plus que chaque fenêtre se prolonge par un petit balcon carré. Dans le paysage de la rue, au premier coup d’oeil, chacun peut constater qu’il y a là quelque chose de pas très courant. Les toitures, qui font des zigzags de sheds d’usines, abritent des panneaux solaires pour fournir l’eau chaude de la crèche. Le toit de la crèche est planté, comme les patios et la cour.

    2/ Lui rester fidèle

    En même temps, cet ensemble de deux bâtiments et une crèche autour d’une cour respecte tous les repères physiques de ce Paris populaire. La cour centrale, typique des faubourgs. Les fenêtres verticales, comme celles que l’on voit sur les façades alentour (et dans l’essentiel du Paris ancien d’ailleurs…). Les barreaux des garde-corps de balcons, écartés de huit centimètres, comme ceux qu’on voit en face, et pas de onze comme on le fait d’habitude. Le bâtiment est différent de ses voisins mais, loin de certains partis pris architecturaux un peu trop agressifs, il ne les insulte jamais. Où que l’on regarde, on perçoit un dialogue avec le zinc des toitures d’en face, le rythme des façades autour. Tout cela se marie sans se ressembler.

    3/ Etre généreux

    Dans la crèche, entièrement en bois, les pièces sont hautes parce que les réseaux sont apparents et évitent les faux plafonds. Dans ces logements HLM, toutes les chambres ont une porte-fenêtre ouvrant sur un petit balcon carré. C’est quand même autre chose que la lucarne habituelle. Les persiennes électriques permettent de gérer ombre et soleil. Presque tous les appartements sont traversant est-ouest. Dans certains, des bow-windows donnent une vue sur la perspective de la rue, chose rare (en général, la vue part plutôt dans la largeur que dans la longueur des voies).

    4/ Ecouter le quartier

    Au rez-de-chaussée, étaient prévus plus de 400 mètres carrés de commerces. Un Monoprix devait s’y installer. Mais un comité de riverains baptisé StopMonop s’y est opposé. Ils ont obtenu à la place cinq commerces, dont une librairie et, encore plus rare dans Paris, une poissonnerie.

    5/ Tenir son budget

    Le coût global de l’ensemble tient dans les enveloppes habituelles de construction des HLM, soit 1500 euros le mètre carré hors taxes. L’opération sera livrée fin mai. «On peut faire une architecture parisienne dans les conditions ordinaires du logement social», résume Alexandre Chemetoff. La preuve.""


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